Les nouveautés 2020 de Chartres en lumières

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Aude

Le 12 octobre, Chartres en lumières 2019 nous disait au revoir. Mais, quelle surprise nous réserve cet événement unique au monde en 2020 ?

Pour les habitués, découvrir de nouvelles histoires en musique et en lumières sur le patrimoine chartrain

La collégiale Saint-André : retour sur Chartres 1254, une "Royale Rencontre"

Auparavant, lorsque nous longions les bords de l’Eure, nous pouvions apercevoir au loin le terrain de jeu des graphistes de la Ville de Chartres lors de Chartres en lumières. Lors des précédentes éditions, chacun d’entre eux donnait un nouveau visage à la collégiale Saint-André au fil des soirées, sous la forme d’une œuvre statique projetée sur le monument. Entre univers enfantin et explosion de couleurs, il laissait libre cours à leur imagination pour nous surprendre.

En 2020, la collégiale Saint-André nous livrera plutôt une histoire, celle d’une rencontre entre deux rois, Louis IX de France et Henri III d’Angleterre. Deux monarques qui ont choisi de se rencontrer à Chartres en 1254. Cette rencontre fut la première d’une série de trêves et de négociations ayant abouti au traité de Paris de 1259, et signa ainsi la fin des conflits de la 1ère guerre de 100 ans.  

Après avoir suivi les rêveries d’une lavandière à travers les ponts et lavoirs de Chartres, cette scénographie apporte selon moi une jolie conclusion à cette promenade en basse ville. Basée sur les deux grandes tonalités de couleurs propres aux deux monarques, le bleu et le rouge, elle enchaîne les tableaux médiévaux et nous invite à suivre le déroulement de la rencontre. De l’arrivée d’Henri III et son escorte, à l’immortalisation de cet instant historique par une peinture. La scénographie met en lumière ces temps forts.

De plus, j’aime observer la manière dont cette mise en lumière et en musique de la collégiale Saint-André, se reflète joliment sur l’eau de l’Eure en contrebas. Il s’agit ici aussi d’un tableau à ne pas manquer. 

La façade du musée des Beaux-Arts : au cœur de la vie de résistant de Jean Moulin

En remontant pour rejoindre la ville haute de Chartres par le tertre Saint-Nicolas, après s’être émerveillé devant la scénographie « Luna » dans les jardins de l’Évêché, l’une de mes préférés, la façade du musée des Beaux-Arts de Chartres nous réserve une autre incursion dans l’Histoire de France.

Ici, on marche dans les pas de Jean Moulin. Le monument nous raconte d’abord sa vocation actuelle, celle d’un musée renfermant de belles collections d’œuvres aux horizons divers. Puis, on entre dans l’intimité d’un des plus grands résistants français, qui fut également un artiste.

Ce monument était donc parfait pour lui rendre hommage. Sous le pseudonyme Romanin, il signa des œuvres aux ambiances diverses : dessins, aquarelles, caricatures… D’ailleurs, durant la guerre, il ouvrira même une galerie d’art Romanin, faisant ainsi écho à son nom d’artiste, qui lui servit de couverture quand sa mission de résistant prit de plus en plus d’importance.

Revenons à la scénographie 2020 de Chartres en lumières. Lorsque la guerre éclate, il exerce à Chartres en tant que préfet d’Eure-et-Loir. Elle nous emmène donc dans son bureau. Sur la façade du musée des Beaux-Arts, ses récits épistolaires se déroulent et nous ouvrent une fenêtre sur ses pensées. C’est à Chartres qu’il signe son premier acte de résistance en refusant d’accuser des tirailleurs africains d’avoir commis des atrocités sur des civils à Saint-Georges-sur-Eure. Il refuse de couvrir les actes des allemands, véritables auteurs de ces meurtres.

Les forces alliées arrivent. Des avions traversent le toit de l’ancien palais épiscopal de Chartres. La libération approche, d’ailleurs, la joie illumine les murs de ce monument ayant traversé les âges. Cette scénographie nous permet de ne pas oublier le combat et le message laissé par Jean Moulin.

La fresque de Lattre de Tassigny : les quatre saisons de la peinture

C’est la seule nouveauté 2020 Chartres en lumières que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir mais, elle sera de nouveau visible au printemps prochain. Elle donne vie à la fresque murale de 170 m² réalisée par CitéCréation dans la rue Du Maréchal De Lattre de Tassigny.

Celle-ci représente un tournage de cinéma où le général Marceau a le premier rôle. On le voit apparaître au détour d’une rue. À travers cette scénographie, il semblerait que nous observons cette scène au rythme des saisons. De quoi porter un nouveau regard sur cette œuvre qui fait partie de notre quotidien, lorsqu’on se promène à travers les commerces du centre-ville de Chartres