Hôtel Montescot

L’hôtel particulier des Montescot à Chartres

La construction de cet hôtel particulier remonte à 1546 par Jean de Montescot, seigneur de Mainvilliers-la-Garenne et administrateur des domaines et revenus du duché de Chartres. Il le fait édifier à l’emplacement où se tenait précédemment 3 maisons.

En 1575, son fils Claude en hérite. Il est alors notaire et secrétaire du Roi. Cependant, lors des guerres de religion, il doit s’exiler de Chartres en 1588, la ville étant alors aux mains de la Ligue catholique tout comme son bien. Ce n’est qu’à la prise de Chartres par Henri IV en 1591 qu’il va pouvoir réinvestir les lieux. Pendant son absence, son hôtel particulier à Chartres a été ravagé. Dans un premier temps, il va donc procéder à sa reconstruction. Un chantier qui va finir en 1614, comme l’indique une inscription en latin sur la façade principale, indiquant la date de restauration et désignant le lieu comme la maison de Claude de Montescot :

ATAVITAM. MONTESCOTIORVM. QVA NATVS. DOMVM. CLAVD. RESTITVIT : 1614.

Lors de ces travaux, Claude Montescot va en profiter pour agrandir et embellir le bâtiment. En 1614, l’hôtel avait globalement la même structure qu’aujourd’hui. Il se compose ainsi de 3 corps de bâtiments entourant une cour d’honneur, fermée par un mur percé d’un portail monumental.  Par ailleurs, on note la réalisation de bustes à l’image du roi Henri IV et de sa femme Marie de Médicis, et celui de leur fils Louis XIII, un témoignage de la loyauté de la famille des Montescot envers la famille royale.

C’est Jacques, le fils de Claude de Montescot, qui hérite de l’hôtel particulier à la mort de son père. Seigneur de Baronville, il s’était endetté et il prit la décision de vendre le bâtiment à une congrégation religieuse.

 

Les multiples vies de l’hôtel Montescot

Ainsi, ce sont des religieuses de la congrégation des Ursulines qui investissent dans un premier temps l’ancien hôtel particulier de la famille. Elles se consacrent à l’éducation de jeunes filles pauvres. Puis, elles le cèdent aux filles de la Providence, autre congrégation religieuse, qui convertissent le bâtiment en orphelinat. Si, lors de la Révolution Française en 1789, on les laisse en paix. En 1792, les autorités révolutionnaires jugent les enseignements donnés par les sœurs anti-républicains. Ainsi, on leur confisque l’hôtel Montescot et, pour maintenir leurs œuvres, on emploie 3 institutrices laïques dans ce que l’on appelle maintenant le Bureau des Pauvres.

Le Bureau va louer l’hôtel Montescot à la Ville de Chartres pour accueillir la Maison Commune, soit le siège de l’administration communale. En 1811, on y offrit même un bal en l’honneur de la venue de l’empereur Napoléon 1er et de son épouse Marie-Louise en visite officielle à Chartres. Puis, en 1824, la Ville de Chartres devient enfin propriétaire de l’Hôtel Montescot pour 36 000 francs afin d’en faire un Hôtel de la Mairie sous le règne de Louis XVIII lors de la Restauration (période ayant suivi la chute de Napoléon). Par la suite, les activités de l’Hôtel de Ville incite Chartres à investir dans des biens immobiliers avoisinants l’hôtel Montescot. Le lieu connaît des travaux d’agrandissement jusqu’à avoir un pignon sur la place des Halles. Il renferme de nombreuses fonctions : un musée, une bibliothèque, des bureaux et salles aux divers usages, un espace dédié à la Justice de paix, une salle de conférences...

Cependant, l’hôtel Montescot va être bombardé le 26 mai 1944 par les forces alliées. Les bombardiers américains souhaitaient mettre à mal le terrain d’aviation occupé par les Allemands. Ils vont manquer leur tir et ravager le quartier de la Mairie. Un incendie fait rage et le lendemain, de l’hôtel Montescot, il ne reste plus que des façades noircies. Le musée avait été transféré dans l’ancien évêché en 1939. Les bombes ont eu raison de l’espace lié à la Justice de Paix ainsi que de la bibliothèque et des trésors qu’elle renfermait, mais les œuvres du musée ont, elles, pu échapper à cette erreur de tir.

En 1945, le temps de la reconstruction est arrivé. Mais, l’Hôtel de Ville à Chartres n’est qu’un des milliers de projets de reconstruction nécessaires. Par ailleurs, la France, comme l’Allemagne, est ruinée. Le rationnement est de mise. Concernant l’hôtel Montescot, les élus vont donc prendre la décision, en accord avec l’architecte départementale Jean Maunoury, de restaurer ce lieu classé monument historique en 1939, tel qu’il était en 1614. Par ailleurs, une extension moderne est actée côté place des Halles par laquelle se fait l’accès au public.

 

Les restaurations de l’hôtel Montescot devenu Hôtel de Ville de Chartres

Ce monument historique à Chartres a donc connu plusieurs vagues de restauration. Après les travaux opérés par Claude Montescot en 1614, une restauration des façades extérieures a lieu en 1857. C’est à cette occasion que les armoiries figurant sur le portail de la cour vont être victimes d’une petite erreur. En effet, au lieu des armoiries de la famille de Montescot de Chartres, ce sont celles de Jean de Montescot, sergent royal du 15e siècle, qui sont représentées. En 1878, deux ailes sont construites en prolongement du bâtiment initial. L’une accueille une salle de conseil et de mariages décorée par le peintre-verrier Lorin ainsi qu’une bibliothèque. L’autre comporte des bureaux ainsi qu’un musée, celui qui sera déplacé en 1939. C’est cette aile qui sera agrandie pour disposer, en 1889, d’une salle de Justice de Paix, de 2 greffes ainsi qu’une salle de conférence. Puis, un nouveau bâtiment, avec des salles d’exposition et de réception, voit le jour et donne sur la place des Halles. Suite à la guerre et au projet de reconstruction de l’hôtel Montescot, deux nouveaux bâtiments sont accolés au monument historique, qu’on avait fait renaître de ses cendres en sa version de 1614. Ils sont inaugurés en 1960. En 2012, la municipalité décide de s’engager dans un programme architectural résolument contemporain pour l’hôtel de ville. Il s’appuie sur l’hôtel Montescot. Ce projet est confié à l’architecte J. Michel Wilmotte.
 

Le saviez-vous ? Dans le livre « Chartres, par rues, tertres et monuments » de Guy Nicot, vous retrouvez des informations autour des monuments remarquables de Chartres dont l’hôtel Montescot.